Dimanche 13 décembre 2015 à St Suliac
Aujourd’hui, dimanche. La journée s’annonçait calme. Un vent très faible à moins de 10 nœuds, une mer d’huile et un beau soleil. On ne se croirait pas vraiment en décembre.
Henri et Julien friment dans leur régate en outre-manche. Eh bien, ils auraient dû rester en France !
On était 4 motivés sur la cale de St Suliac. Vu le peu de vent, on a décidé de sortir… le RS600. Vous ne voyez pas ? C’est un solitaire surtoilé et surinstable mais carrément fun et qui me fait bien rêver. Bref, c’est le temps idéal pour ce genre d’engin. En plus, on a également un RS Varéo, solitaire à spi asymétrique et un joli Laser 3000 vert qui a pour objectif de s’entraîner pour la régate de la semaine prochaine.
Rien que la descente de la cale annonce l’instabilité de l’engin : il dessale sur son chariot de mise à l’eau alors que le vent nous semble encore vraiment pétoleux. La mise à l’eau est aussi assez périlleuse, mais ça y est ! C’est parti ! Dérive, safran, tout y est. Concentration, faire attention où on met les pieds, pas de geste brusque, doucement, attraper la cuillère de trapèze. Ah non en fait, elle est bloquée. Comment défaire ce nœud ? Plouf ! Ah ben dans l’eau, on a tout son temps…
Je suis quand même pas très grande ni très lourde pour ce bateau. Alors debout sur la dérive, je peux sauter, le bateau ne bronche pas. Note à moi-même : installer un bout de ressalage. Heureusement qu’il y a un jerrican en tête de mât pour éviter de chapeauter. Bon, on tire un bon coup et hop, passage stratégique entre la coque et l’échelle. Malgré le peu de vent, il faut rapidement reprendre le contrôle pour éviter le double dessalage. Bon cette fois-ci, c’est bon. Je repars, j’attrape la cuillère de trapèze et je borde doucement. Et ça y est ! Bon, mon près est plus qu’approximatif mais le bateau file. C’est génial ! Sauf que la ligne droite, ça peut pas être éternel, surtout en Rance. Doucement, j’entame mon premier virement de bord. Je me détache, sauf qu’au passage, j’accroche l’écoute de grand voile à mon crochet de trapèze et… plouf ! Deuxième dessalage ! Allez, on recommence ! Cette fois-ci, le virement passe mais je suis obligée de choquer ma grand voile le temps de me réinstaller au trapèze. Il faudra que j’améliore ça. Deuxième bord, suivi d’un virement plutôt moins catastrophique. Ah sauf qu’on est toujours en Rance, avec son vent toujours instable. Donc grosse risée (enfin toujours en vent faible), je sors complètement au trapèze, je descend mon palan, je choque la GV et là… grosse molle. Vous devinez la suite ?
Je remonte encore au vent quand Ludovic arrive avec son Varéo. D’habitude, il va toujours beaucoup plus vite que moi (d’habitude, je navigue en byte) mais là, génial ! Je vais plus vite que lui et de loin (enfin en ligne droite et hors dessalages…). Peu à peu, les virements deviennent plus fluides même si il y a au moins un problème par manœuvre. J’arrive même à coincer mon stick dans les haubans. Une abattée un peu violente m’envoie à la baille mais les empannages passent sans problème. On recommence ?
Ensuite, c’est à Corentin de récupérer mon bateau chéri et je me retrouve dans le Laser 3000 qui me paraît alors particulièrement stable et lent. Et là, comble du malheur, Corentin ne dessale même pas ! C’est vraiment trop injuste ! Tu me le rends ?
Oui ben comme quoi, c’est vraiment une question de personne. Après quelques doubles dessalages, la fatigue commence à se faire sentir, il est temps de rentrer.
J’ai mal partout, j’ai froid et je suis fatiguée mais je suis prête à y retourner et à en découdre, dès que possible. Enfin… dans pas beaucoup plus que ce vent là… pour l’instant…
Anne, future navigatrice de RS600